Imaginez que vos appels téléphoniques, vos messages texte et même vos données Internet en vol puissent être interceptés… avec un simple équipement acheté en ligne pour quelques centaines de dollars.
C’est la découverte alarmante faite par des chercheurs en cybersécurité, qui ont mis en lumière des failles massives dans les communications par satellites géostationnaires.
Une étude qui dépasse toutes les attentes
Les chercheurs, basés à San Diego, ont installé une antenne parabolique standard sur le toit de leur campus.
‘Shockingly large’ amount of sensitive satellite communications are unencrypted and vulnerable to interception, researchers find https://t.co/tUxdjBLeCX
— SPACE.com (@SPACEdotcom) November 10, 2025
Leur objectif initial était modeste : tester la sécurité de certaines liaisons satellitaires. Rapidement, ils se sont retrouvés face à un problème bien plus grave.
En analysant 39 satellites visibles depuis le sud de la Californie, ils ont intercepté des appels vocaux, des SMS et des données Internet non cryptés, y compris celles d’institutions gouvernementales et militaires.
Des satellites obsolètes au cœur du problème
Le cœur du problème réside dans la technologie des satellites géostationnaires. Ces appareils, situés à 36 000 km au-dessus de l’équateur, offrent une vue stable d’une grande partie du globe.
Avant l’arrivée des constellations modernes comme Starlink, ils étaient le standard pour les communications civiles et militaires.
Pourtant, beaucoup utilisent encore des systèmes anciens, voire inutilisés.
Comme l’explique Dave Levin, professeur associé à l’Université du Maryland : « Nous pensions devoir casser des cryptages dépassés… Finalement, ils étaient tout simplement absents. »
Une vulnérabilité accessible à tous
La facilité avec laquelle ces données peuvent être interceptées est inquiétante :
- Les communications d’infrastructures critiques sont exposées.
- Les échanges internes d’entreprises et d’administrations sont visibles.
- Les SMS et appels privés des particuliers peuvent être consultés.
- Les connexions Wi-Fi en vol sont totalement ouvertes.
Selon les chercheurs, un pirate informatique équipé d’un matériel grand public pourrait reproduire ces interceptions sans difficulté.
Les entreprises et gouvernements ignorent souvent l’étendue des informations qu’ils transmettent par satellite, et certaines données provenant d’opérateurs mobiles comme T-Mobile ont été collectées pendant l’étude.
Des conséquences bien plus larges qu’on ne le pense
Les chercheurs mettent en garde : ces vulnérabilités ne permettent pas seulement d’écouter passivement les communications.
Elles ouvrent la voie à des manipulations actives, comme l’injection de messages falsifiés pouvant perturber des infrastructures critiques.
Même les mesures de sécurité modernes, comme l’authentification à deux facteurs, peuvent être compromises si les SMS sont interceptés.
Les entreprises concernées ont été informées avant publication, selon les règles de divulgation responsable. Toutefois, cette étude révèle que des millions d’utilisateurs restent exposés.
Une alerte à la sécurité globale
Cette découverte souligne que, malgré l’avancée des technologies de communication, certaines infrastructures restent fragiles.
Alors que les mégaconstellations d’internet en orbite basse se multiplient, la sécurité des satellites géostationnaires existants apparaît comme un enjeu urgent.
Les chercheurs appellent à une mise à jour rapide des protocoles de cryptage pour protéger les données sensibles et éviter que des informations critiques ne tombent entre de mauvaises mains.






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