Une avancée technologique majeure vient d’être franchie dans le domaine de la détection aérienne, grâce à une collaboration inédite entre des acteurs de la recherche et de l’aéronautique.
Un vol expérimental, mené récemment sur une base stratégique du sud de la France, ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour la sécurité et l’innovation.
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Ce projet, alliant expertise scientifique et maîtrise opérationnelle, met en lumière le potentiel des solutions discrètes et économiques pour répondre aux enjeux actuels de surveillance, tout en illustrant la capacité d’adaptation des plateformes aériennes aux besoins de demain.
Un vol expérimental pour le développement du radar passif aéroporté
Sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, un vol expérimental inédit a récemment été mené par le Centre de recherche de l’École de l’air et de l’espace (CREA), l’ONERA et le Centre de formation aéronautique militaire initiale (CFAMI).
Cette collaboration vise à perfectionner le radar passif aéroporté, une technologie prometteuse pour la détection discrète de menaces aériennes grâce à l’exploitation des signaux ambiants, comme ceux de la TNT.
💡 Sur la BA 701 de Salon-de-Provence, le Centre de Recherche de l’@Ecoledelair (CREA) et l’@onera_fr ont conjointement réalisé un vol expérimental marquant une avancée significative dans le développement du projet de radar passif aéroporté.
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— Armée de l’Air et de l’Espace (@Armee_de_lair) April 11, 2024
Le vol, impliquant le moto-planeur Busard de l’ONERA et un avion cible du CFAMI, marque une étape clé pour adapter ce système innovant aux contraintes du milieu aérien, renforçant ainsi la sécurité et l’efficacité des opérations civiles et militaires.
Principe et atouts du radar passif
Le radar passif se distingue par sa capacité à détecter des objets en utilisant les émissions électromagnétiques déjà présentes dans l’environnement, telles que celles de la télévision numérique terrestre (TNT), sans émettre de signal propre.
Cette approche confère au système une grande discrétion, le rendant difficile à repérer ou à brouiller, un avantage majeur pour les applications militaires.
De plus, l’absence d’émetteur réduit significativement les coûts d’exploitation et de maintenance.
Outre la surveillance aérienne, le radar passif ouvre des perspectives dans la gestion du trafic aérien civil, la protection des infrastructures sensibles ou encore la détection de drones, répondant ainsi à des enjeux croissants de sécurité et d’économie.
Le motoplaneur BUSARD : plateforme d’essais et capacités techniques
Le motoplaneur BUSARD, modèle S10-VT de Stemme, se distingue par sa conception modulaire et ses performances adaptées à la recherche aéroportée.
Doté d’une envergure de 23 mètres et d’une capacité d’emport de deux nacelles sous voilure, il peut transporter jusqu’à 60 kg de charge utile par pod.
L’appareil a été spécifiquement modifié par l’ONERA pour intégrer des systèmes de mesure avancés, grâce à des passages de câbles dédiés et une génératrice 28V indépendante.
Cette flexibilité a permis la réalisation de missions variées, comme la validation d’un interféromètre pour la mission SWOT ou la détection de fuites d’eau via caméras hyperspectrales, illustrant la polyvalence du BUSARD pour l’expérimentation scientifique et technologique.
Défis technologiques et perspectives d’innovation pour le radar passif aéroporté
La transition du radar passif du sol à une plateforme aéroportée soulève des défis majeurs, notamment l’adaptation aux vibrations, aux variations d’altitude et à la mobilité de l’aéronef, qui complexifient la réception et le traitement des signaux ambiants.

La collaboration étroite entre le CREA et l’ONERA a permis de surmonter ces obstacles grâce à l’intégration de capteurs sur mesure et à l’optimisation des algorithmes de traitement embarqués.
Les essais réalisés ouvrent la voie à des systèmes de surveillance plus discrets et résilients, capables de renforcer la sécurité aérienne face à des menaces émergentes, tout en stimulant l’innovation dans le secteur aérospatial français et européen.









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