Après trois années de fortes revalorisations, les entreprises françaises freinent la cadence.
Selon la dernière enquête du cabinet de conseil en rémunération People Base CBM, les augmentations salariales devraient se stabiliser autour de 1,95 % en 2026.
Une tendance qui marque la fin d’un cycle exceptionnel, dans un contexte économique devenu plus prudent.
Un ralentissement après l’emballement
Les années 2023 à 2025 avaient vu des hausses record, portées par la flambée de l’inflation et la pénurie de talents. Mais le souffle retombe.
Les dirigeants cherchent désormais à préserver leur compétitivité tout en maîtrisant les coûts.

Cette décélération s’explique par la baisse de l’inflation, un marché de l’emploi plus apaisé et une activité économique moins dynamique.
L’individualisation des salaires s’impose
Le grand changement, c’est la généralisation de l’individualisation des rémunérations.
L’étude révèle que 99,2 % des entreprises interrogées par People Base CBM comptent accorder des augmentations au mérite, contre seulement 48 % qui envisagent des hausses générales.
En 2026, le taux moyen des revalorisations individuelles atteindrait 1,79 %, tandis que les hausses collectives plafonneraient à 0,91 %.
Une approche plus fine de la rémunération
Les entreprises ne se contentent plus d’ajuster les salaires : elles affinent leurs stratégies.
Près de 70 % d’entre elles prévoient des enveloppes spécifiques de “rattrapage”, pour renforcer l’égalité professionnelle ou repositionner certains postes sur le marché.
En revanche, la différenciation selon les catégories de personnel (cadres, techniciens, ouvriers) diminue : 36 % des sociétés y ont encore recours, contre 48 % l’an dernier.
Vers une stabilisation durable autour de 2 %
Pour People Base CBM, la tendance de fond est claire : la France entre dans une phase de modération salariale durable.
L’étude prévoit une stabilisation des augmentations autour de 2 % au cours des prochaines années.
Une nouvelle ère pour la politique salariale
Ce tournant ne signe pas la fin des augmentations, mais plutôt leur transformation. La rémunération devient un outil de pilotage stratégique : plus ciblé, plus équitable et davantage lié à la performance individuelle.
En somme, les années d’augmentations généralisées laissent place à une approche plus fine, où chaque euro versé doit contribuer à renforcer la motivation, la fidélité et la cohérence interne des équipes.





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