L’usage des écrans continue de s’étendre dans le quotidien des Français… et avec lui, des signaux préoccupants pour la santé mentale.
La dernière édition du baromètre annuel menée par la MILDECA met en lumière un phénomène désormais difficile à ignorer : l’intensité de l’utilisation des réseaux sociaux semble étroitement liée au niveau de bien-être psychologique.
Quand les réseaux sociaux deviennent un réflexe… parfois pesant
Les plateformes sociales restent des espaces d’expression et de divertissement, mais elles sont aussi de plus en plus perçues comme des sources de pression et d’épuisement.
Les personnes qui déclarent une santé mentale fragilisée sont particulièrement exposées : elles passent davantage de temps en ligne et peinent à reprendre le contrôle.
Pour beaucoup, cette présence constante finit par peser au quotidien.
Un lien confirmé entre usages intensifs et fragilité émotionnelle
La MILDECA observe une corrélation nette : plus le temps passé sur les réseaux augmente, plus les signes d’anxiété, de repli sur soi ou d’épuisement mental semblent fréquents.
Chez les moins de 35 ans, l’influence des créateurs de contenus est particulièrement marquée, tant sur le mode de vie que sur les opinions.
Les réseaux les plus consultés restent TikTok, Snapchat et Instagram.
Plus des trois quarts des personnes déclarant une santé mentale fragilisée estiment d’ailleurs passer plus de temps qu’elles ne le souhaiteraient sur les plateformes.
Un chiffre qui illustre un rapport de plus en plus ambivalent : attirance, mais aussi lassitude.
Une « fatigue numérique » qui touche toutes les générations
Près d’un Français sur deux reconnaît perdre régulièrement le contrôle de son temps d’écran. Le constat est encore plus frappant chez les 15-24 ans, où ce sentiment grimpe à 80 %.
Cette dérive ne se limite pas aux réseaux sociaux : streaming, jeux vidéo, achats en ligne… de nombreux usages dépassent désormais les trois heures par jour pour une part non négligeable de la population.
Le travail n’est pas épargné : 16 % des Français disent ne pas réussir à se déconnecter de leurs outils professionnels, un signe supplémentaire que le numérique s’infiltre dans toutes les sphères de la vie.
Une opinion publique de plus en plus partagée
Face à cette intensification, le débat sur la régulation prend de l’ampleur.
Si les réseaux sociaux restent perçus comme des espaces utiles et formateurs, 70 % des Français jugent néanmoins leur impact sociétal négatif.
La même proportion se dit favorable à une interdiction avant 15 ans, une mesure qui revient régulièrement dans le débat public.
Vers un nouvel équilibre numérique ?
Les conclusions de la MILDECA résonnent comme un appel à réfléchir collectivement à notre rapport aux écrans.
L’enjeu dépasse désormais la prévention : il touche à l’organisation de nos journées, à nos modes de communication et même à notre vision du monde.
Dans un contexte où de nombreux jeunes parlent de « fatigue des réseaux », la question n’est plus seulement de limiter l’usage, mais de retrouver un équilibre réaliste.
Apprendre à se connecter différemment, et surtout à se déconnecter, pourrait bien devenir l’un des prochains défis de société.






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