Alors que le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) entre bientôt dans une nouvelle période d’application, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer ses limites et ses coûts pour les ménages.
Une récente étude révèle que ce mécanisme, censé encourager les économies d’énergie, pèse lourdement sur les factures et manque d’efficacité réelle.
Des factures qui grimpent pour financer un dispositif opaque
Les CEE sont financés principalement par les consommateurs, via leurs factures d’électricité, de gaz et de carburant. Selon l’étude, chaque ménage contribue en moyenne entre 124 et 244 € par an.
Ce montant pourrait encore augmenter avec la prochaine vague de mesures, le gouvernement ayant annoncé une hausse de 25 % de la contribution liée aux CEE pour soutenir les travaux de rénovation énergétique.
Quand l’efficacité énergétique reste théorique
Si les CEE sont présentés comme un outil pour réduire la consommation d’énergie, la réalité est moins flatteuse : près de 40 % des certificats délivrés ne correspondent pas à de réelles économies.
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Certaines opérations affichent même des taux de fraude atteignant 50 %. Les ménages contribuent donc à un dispositif qui ne garantit pas le retour sur investissement annoncé.
Des primes difficiles à comprendre
Autre problème : le montant des primes CEE varie considérablement selon l’opérateur et le type de travaux. Cette opacité rend difficile pour les ménages de comparer les offres ou d’évaluer le coût réel des rénovations.
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Les montants sont souvent calculés sur des économies d’énergie théoriques, et certains travaux sont artificiellement favorisés, gonflant les économies promises mais rarement atteintes.
- Montants des primes variables selon les fournisseurs
- Multiplicité d’intermédiaires créant de la confusion
- Calcul basé sur des économies d’énergie théoriques, pas réelles
Vers une réforme nécessaire
Face à ces dérives, des voix réclament une refonte profonde du dispositif. L’objectif serait de rendre le système plus transparent et équitable, en :
- Stopper l’inflation des coûts supportés par les ménages
- Informer clairement les consommateurs sur leur contribution réelle
- Mettre en place un guichet unique pour tous les travaux éligibles
- Limiter le financement de certaines actions étatiques via les CEE
- Calculer les primes sur la base des économies d’énergie réellement générées
Une réforme indispensable pour la crédibilité du dispositif
Si rien n’est fait, des millions de ménages continueront de financer un mécanisme complexe et incertain. Une refonte profonde pourrait enfin assurer des économies d’énergie tangibles, une plus grande équité dans la contribution de tous les bénéficiaires et une lisibilité accrue pour les consommateurs.
Au-delà des chiffres et des primes, c’est toute la confiance des ménages dans les politiques de rénovation énergétique qui est en jeu. La prochaine réforme pourrait être l’occasion de transformer un dispositif critiqué en un véritable moteur de transition énergétique.
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