Le marché immobilier français a terminé l’année 2025 sur une note paradoxale. Après deux années de ralentissement marqué, les transactions repartent à la hausse, mais les fragilités structurelles persistent.
Entre reprise timide des prix, tension locative et prudence des acheteurs, l’immobilier ancien retrouve de l’élan… sans retrouver encore toute sa fluidité.
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Une filière clé scrutée de près
Alors que le logement s’impose comme un enjeu économique et social majeur, EY et la Fondation Palladio publient le 7ᵉ Panorama de l’immobilier et de la ville, devenu un rendez-vous incontournable pour comprendre les grandes dynamiques du secteur.
L’étude rappelle le poids stratégique de la filière immobilière, première filière industrielle française, qui représentait 10,8 % du PIB en 2022 et employait plus de 2,3 millions de personnes réparties dans huit grands secteurs.
Cette édition particulièrement dense s’appuie sur :
- 37 entretiens approfondis avec des dirigeants et experts,
- Deux enquêtes menées auprès de 515 dirigeants et 293 étudiants,
- La contribution de près de 40 organisations professionnelles, dont des acteurs de terrain comme Laforêt, très impliqué dans l’observation des évolutions du marché résidentiel.
L’étude est déclinée en trois chapitres : les talents et compétences, la situation économique et le moral des dirigeants, puis les enjeux de la transformation environnementale. Un sujet qui mobilise fortement la filière.
Des transactions en reprise, selon les données de terrain
Sur le terrain, les signaux sont plus positifs. Selon les données observées au sein du réseau Laforêt, l’année 2025 marque un retour progressif à des volumes de transactions plus conformes aux standards historiques, avec plus de 900 000 ventes attendues dans l’ancien.
Cette reprise s’explique par deux facteurs majeurs :
- Une correction des prix cumulée de 7 % entre 2023 et 2024, suivie d’une hausse modérée en 2025 (+1,8 %),
- Un recul des taux de crédit, désormais stabilisés autour de 3,10 %, après un pic à 4,20 % fin 2023.
Pour autant, le contexte politique et fiscal, débats autour du PLF 2026, incertitudes sur la fiscalité des bailleurs, continue d’alimenter l’attentisme des ménages.
Une demande dynamique, une offre encore sous tension
Toujours selon les observations de Laforêt, la demande progresse de 18 % sur un an, avec une hausse marquée à Paris (+20 %), en Île-de-France (+18 %) et dans les régions (+17 %).
Les maisons retrouvent de l’attractivité (+19 %), après une période de repli liée aux coûts énergétiques et à l’inflation.
En face, l’offre se reconstitue lentement :
- +10 % de biens à vendre au niveau national,
- Mais un décalage persistant, notamment à Paris, où la demande progresse beaucoup plus vite que les stocks disponibles.
Ce déséquilibre continue de peser sur les délais de vente et les prix, malgré des mandats désormais mieux alignés sur les réalités du marché.
Investisseurs en retrait, marché locatif sous pression
Autre enseignement majeur : les investisseurs privés ne représentent plus que 17 % des transactions, contre plus d’un quart il y a quelques années.
Ce retrait, observé de longue date par les professionnels du réseau Laforêt, alimente directement la crise du logement locatif.
En 2025, la demande locative progresse de 11 %, tandis que l’offre recule de 13 %, sous l’effet combiné de la fiscalité, de l’encadrement des loyers et des contraintes liées au DPE.
Une reprise réelle, mais encore fragile
Après deux années de correction, les prix repartent à la hausse (+1,8 % au niveau national).
Une évolution qui ressemble davantage à un rattrapage qu’à un nouveau cycle haussier, mais qui pourrait rapidement exclure les ménages les plus modestes si elle s’accélère.
L’analyse
Le marché immobilier français a bel et bien redémarré en 2025, comme le confirment à la fois les études sectorielles et les données de terrain issues de réseaux comme Laforêt.
Mais cette reprise reste conditionnée à la stabilité du cadre réglementaire et fiscal.
À l’approche des municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027, le logement s’impose plus que jamais comme un enjeu structurant. Sans visibilité durable, la dynamique observée pourrait rapidement s’essouffler.








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