Les Français ne sont pas si « filous » qu’on le penserait sur le marché de l’automobile d’occasion et gagnent même une position au classement européen

Les Français ne sont pas si « filous » qu'on le penserait sur le marché de l'automobile d'occasion et gagnent même une position au classement européen

Le marché de la voiture d’occasion continue de séduire les automobilistes français, mais derrière les bonnes affaires se cachent parfois des pièges bien réels.

Malgré une légère amélioration de la transparence, la fraude au kilométrage et les dommages dissimulés restent répandus, selon le dernier indice européen de transparence publié cette semaine.

Une progression… mais des risques bien présents

La France se hisse cette année à la 5e place des marchés les plus transparents en Europe. Une avancée notable, mais qui ne doit pas masquer une réalité tenace : les compteurs trafiqués restent monnaie courante.

La manipulation du kilométrage fait grimper artificiellement la valeur des véhicules. En moyenne, l’écart atteint plus de 70 000 km effacés, ce qui peut gonfler le prix d’achat de près de 45 %.

J’ai acheté une voiture « très bien entretenue » selon le vendeur. Quelques mois après, j’ai découvert qu’elle avait plus de 100 000 km de plus que ce qui était affiché. Je n’ai jamais réussi à me faire rembourser. Depuis, je suis beaucoup plus prudente.Camille, 41 ans, infirmière

À l’échelle nationale, la facture est lourde : la fraude représente plus d’un milliard d’euros perdus chaque année pour les acheteurs.

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Les importations, un facteur de vulnérabilité

Autre élément clé : plus de trois voitures d’occasion sur dix vendues en France proviennent de l’étranger. Ce marché transfrontalier, moins contrôlé, favorise les zones d’ombre.

Les véhicules importés présentent davantage :

  • de compteurs modifiés,
  • de réparations non déclarées,
  • et d’historiques incomplets ou introuvables.

37,8 % des voitures contrôlées sur le marché français auraient déjà été accidentées, avec en moyenne près de 3 700 euros de réparations.

Les acheteurs se tournent également vers des modèles plus anciens, avec une moyenne d’âge désormais supérieure à dix ans.

Un contraste au niveau européen

Les pays les plus transparents, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, bénéficient d’un meilleur partage des données et d’une moindre dépendance aux importations.

À l’inverse, l’Europe de l’Est reste particulièrement exposée : véhicules plus anciens, nombreux imports, contrôles plus rares.

Vers une transparence renforcée ?

Pour limiter les mauvaises surprises, les spécialistes recommandent de toujours vérifier l’historique du véhicule avant l’achat, particulièrement en cas d’importation.

La mise en place d’un système européen harmonisé de suivi des véhicules pourrait également changer la donne. Mais pour l’instant, chaque pays avance à son rythme.

Dans un marché où la demande reste forte et les budgets serrés, la vigilance demeure la meilleure protection.

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Acheter une occasion peut être une excellente affaire, à condition de ne jamais se contenter de ce qui est affiché au compteur.

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Antonin est journaliste spécialisé dans l’économie, les entreprises et les dynamiques du monde professionnel. Après quelques années passées en tant que responsable communication au sein d’un grand groupe industriel, il a choisi de mettre son expérience au service de l’information.

Habitué à décrypter les stratégies, les innovations et les transformations qui animent le tissu économique français, Antonin s’attache à rendre compréhensibles des sujets souvent perçus comme complexes.

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