Cet ordinateur quantique vient de franchir une limite que personne ne pensait possible : il simule le secret caché derrière la supraconductivité

Cet ordinateur quantique vient de franchir une limite que personne ne pensait possible : il simule le secret caché derrière la supraconductivité

Pour la première fois, des scientifiques ont simulé avec succès le comportement de matériaux supraconducteurs grâce à un ordinateur quantique.

Cette avancée, rendue possible par la machine Helios de Quantinuum, pourrait rapprocher la science d’une révolution énergétique : des supraconducteurs fonctionnant à température ambiante.

La supraconductivité est ce phénomène fascinant où certains matériaux conduisent l’électricité sans aucune résistance. Aujourd’hui, ces matériaux nécessitent des températures extrêmement froides, limitant leur utilisation.

 

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Découvrir des supraconducteurs stables à température normale changerait radicalement la façon dont l’électricité est transportée et consommée, et ouvrirait la porte à des technologies plus efficaces et plus durables.

Helios : un ordinateur quantique hors norme

L’équipe internationale a mobilisé l’ordinateur quantique Helios, doté de 98 qubits, pour simuler le comportement des électrons dans différents types de matériaux supraconducteurs.

Jusqu’à 90 qubits ont été utilisés simultanément, atteignant une échelle jamais vue dans ce domaine.

Helios se distingue par sa technologie unique basée sur des ions de baryum. Contrairement aux machines utilisant des ions d’ytterbium, le baryum permet d’utiliser des lasers visibles, moins coûteux et plus simples à contrôler.

C’est impressionnant de voir comment une machine peut reproduire le comportement de systèmes aussi complexes que des supraconducteurs en quelques heures seulement.Léa, 34 ans, ingénieure en informatique quantique

La « connectivité totale » de l’ordinateur assure que chaque qubit peut communiquer directement avec n’importe quel autre, une avancée majeure pour la simulation de systèmes complexes.

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Des résultats inédits

Les chercheurs ont exploré trois configurations de supraconductivité et observé les « corrélations d’appariement » : la manière dont les électrons se regroupent en paires, phénomène clé de la supraconductivité.

Les ordinateurs classiques peuvent simuler ces phénomènes, mais ils deviennent rapidement inefficaces dès que le système grandit ou évolue dans le temps. L’ordinateur quantique permet d’obtenir des résultats en quelques heures, là où il aurait fallu un temps incalculable autrement.Henrik Dreyer, directeur scientifique chez Quantinuum

Ces découvertes ne sont pas purement théoriques. Quantinuum collabore déjà avec des entreprises comme BMW, Amgen, JPMorgan Chase ou SoftBank pour appliquer ces simulations à des problèmes concrets.

Singapour accueillera en 2026 le premier Helios en dehors des États-Unis.

Vers une révolution énergétique

Les applications potentielles sont vertigineuses :

  • Transport d’électricité sans perte énergétique
  • Trains à lévitation magnétique ultra-rapides
  • Technologies quantiques plus performantes
Ce ne sont pas des problèmes artificiels. Découvrir des supraconducteurs à température ambiante pourrait transformer l’industrie énergétique et le transport.David Hayes, directeur de la conception computationnelle

Quantinuum ne compte pas s’arrêter là. La société prévoit déjà la machine Sol en 2027, avec 192 qubits, puis Apollo en 2029, qui intégrera des milliers de qubits et une tolérance complète aux erreurs, ouvrant la voie à des simulations encore plus ambitieuses.

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Une nouvelle ère pour la supraconductivité

Cette avancée marque un tournant : les ordinateurs quantiques ne sont plus des outils expérimentaux confinés aux laboratoires.

Ils deviennent des instruments capables de résoudre des problèmes réels et complexes. À terme, ces simulations pourraient accélérer l’arrivée de technologies énergétiques révolutionnaires, plus rapides, plus propres et plus efficaces.

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Antonin est journaliste spécialisé dans l’économie, les entreprises et les dynamiques du monde professionnel. Après quelques années passées en tant que responsable communication au sein d’un grand groupe industriel, il a choisi de mettre son expérience au service de l’information.

Habitué à décrypter les stratégies, les innovations et les transformations qui animent le tissu économique français, Antonin s’attache à rendre compréhensibles des sujets souvent perçus comme complexes.

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