Dans le sable doré du delta du Nil, certaines histoires semblent attendre patiemment leur moment pour refaire surface.
À Tanis, l’ancienne capitale royale d’Égypte, une nouvelle page vient de s’ouvrir.
Une équipe d’archéologues français et égyptiens y a mis au jour un ensemble exceptionnel de statuettes funéraires, révélant un chapitre longtemps oublié de l’histoire des pharaons.
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Une découverte qui rompt huit décennies de silence archéologique
Tanis est déjà célèbre pour les trésors royaux exhumés en 1939, souvent comparés à ceux de Toutankhamon.
Pourtant, depuis la fin des années 1940, plus aucun objet d’une telle importance n’avait été retrouvé dans les tombes royales du site.
Cette nouvelle trouvaille change la donne et réveille l’attention des égyptologues du monde entier.
Un trésor figé dans la boue des millénaires
C’est dans une salle associée à la tombe du roi Osorkon II, pharaon de la XXIIe dynastie, que les archéologues ont aperçu les premières formes en faïence émergeant du sol.
A French archaeological mission working at the Tanis site in Sharqiya, led by Dr. Frédéric Payraud of Sorbonne University, has uncovered a major find inside one of the site’s most storied royal tombs. This cemetery first gained worldwide fame in 1939 when the treasures of Tanis… pic.twitter.com/wxYNt9EBhj
— Egypt Today Magazine (@EgyptTodayMag) November 21, 2025
Après un patient nettoyage de la boue accumulée depuis des millénaires, un ensemble intact est apparu :
- des statuettes funéraires parfaitement alignées,
- un sarcophage en granit rose resté mystérieux jusqu’ici,
- et des fragments de mobilier funéraire (poteries, perles).
Très vite, les inscriptions et le style des objets ont permis d’attribuer ces ouchbetis au pharaon Chéchonq III.
Une identification précieuse, car elle confirme que le souverain pourrait ne jamais avoir reposé dans sa tombe officielle, mais avoir été inhumé dans celle de son prédécesseur.
Une révision majeure pour les spécialistes de la nécropole.
Une scène de fouilles aussi rare que captivante
Pour les archéologues présents, le moment a été saisissant.
La découverte intervient dans le cadre d’un vaste programme de conservation de la nécropole : nouveau toit protecteur, restauration des parois, nettoyage progressif des tombes.
Ce travail de longue haleine permet justement de dégager des zones jusque-là inaccessibles.
Tanis, un site qui renaît sous les outils des chercheurs
La Mission Française des Fouilles de Tanis, active depuis près d’un siècle, poursuit un objectif clair : comprendre l’organisation de la ville antique et préserver les vestiges encore enfouis.
Elle mène parallèlement :
- des fouilles de nouveaux secteurs,
- des prospections étendues pour reconstituer la topographie de la cité,
- et un important travail de valorisation patrimoniale.
Une découverte qui rebat les cartes de l’histoire pharaonique
Au-delà du spectaculaire, cette trouvaille apporte une meilleure compréhension des dynasties libyennes, souvent mal documentées.
L’association de Chéchonq III à un autre tombeau royal pose de nouvelles questions : succession chaotique, réaffectation de sépultures ou choix volontaires ? Les années à venir pourraient bien livrer d’autres réponses.
Dans un site aussi riche que Tanis, chaque centimètre de terre semble encore capable de surprendre. Et cette nouvelle découverte rappelle que, même dans les nécropoles les plus étudiées, le passé n’a pas fini de parler.








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