La filière laitière européenne se retrouve sous pression après l’annonce de nouvelles mesures commerciales prises par la Chine.
Fromages, lait et crème venus d’Europe font désormais l’objet de droits de douane provisoires, bouleversant les échanges entre les deux continents.
Cette décision, qui cible particulièrement certains industriels français, s’inscrit dans une escalade de tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles.
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Les professionnels du secteur, tout comme les institutions européennes, expriment leur inquiétude face à l’impact de ces taxes sur les exportations et la compétitivité des entreprises concernées.
Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir du marché laitier européen.
Contexte et raisons de l’imposition de nouveaux droits de douane chinois
Dans un climat commercial de plus en plus tendu entre la Chine et l’Union européenne, Pékin a annoncé l’instauration de droits de douane provisoires, pouvant atteindre 42,7 %, sur certains produits laitiers européens tels que le lait, la crème et les fromages.
🇨🇳 🇪🇺 🇫🇷 #China will impose provisional duties of up to 42.7% on #dairy products imported from the European Union, including #French #cheeses.
This is the latest in a series of measures against #EU exports widely seen as retaliation for the bloc’s electric vehicle tariffs. pic.twitter.com/Y9Oob2djzL
— FRANCE 24 English (@France24_en) December 22, 2025
Cette décision fait suite à une enquête antisubventions lancée par la Chine en août 2024, qui accuse l’UE de soutenir excessivement ses producteurs via la PAC, faussant ainsi la concurrence et portant préjudice à l’industrie laitière chinoise.
Officiellement, les autorités chinoises justifient ces mesures par la nécessité de protéger leur marché intérieur, mais elles s’inscrivent aussi dans une série de représailles face aux restrictions européennes sur les véhicules électriques chinois.
Produits et entreprises concernés par les mesures chinoises
Les droits de douane imposés par la Chine ciblent une large gamme de produits laitiers européens, incluant le lait, la crème, ainsi que les fromages frais et transformés.
Parmi les entreprises spécifiquement visées figurent les géants français Savencia (Caprice des Dieux, Tartare) et Lactalis, mais aussi l’italien Zanetti et le danois Arla.
Les taux appliqués varient selon les groupes : Savencia et Lactalis se voient imposer des droits de 28,9 %, tandis que d’autres industriels européens non nommés sont frappés d’un taux maximal de 42,7 %.
taux par entreprise
| Entreprise | Produits ciblés | Taux de droits de douane |
|---|---|---|
| Savencia | Caprice des Dieux, Tartare | 28,9 % |
| Lactalis | Produits laitiers divers | 28,9 % |
| Zanetti | Fromages | Variable, jusqu’à 42,7 % |
| Arla | Lait et fromages | Variable, jusqu’à 42,7 % |
| Autres industriels européens | Divers produits laitiers | Jusqu’à 42,7 % |
Ces mesures, effectives dès le 23 décembre, s’ajoutent aux taxes existantes et menacent la compétitivité des exportateurs français sur le marché chinois.
Réactions françaises et européennes face à la décision chinoise
Le gouvernement français a vivement dénoncé l’instauration de ces droits de douane, qualifiant la mesure d’unilatérale et juridiquement infondée.
Paris, soutenue par la filière laitière, conteste la validité de l’enquête chinoise, estimant que les preuves avancées sont insuffisantes pour justifier de telles sanctions.
Face à l’ampleur de l’impact pour les industriels français, une réunion d’urgence a été sollicitée auprès de la Commission européenne, qui s’est engagée à coordonner une riposte et à défendre les intérêts des entreprises européennes.
Cette mobilisation diplomatique, renforcée lors des récents échanges à Pékin, traduit la volonté de l’UE de s’opposer fermement à ce qu’elle considère comme une mesure de rétorsion commerciale.
Conséquences et risques pour les relations commerciales UE-Chine
L’escalade des droits de douane entre l’UE et la Chine, déjà exacerbée par les différends sur les véhicules électriques, le porc et le brandy, menace d’envenimer durablement les échanges bilatéraux.
Ces mesures risquent d’entraîner une contraction des exportations européennes vers la Chine, fragilisant des filières stratégiques comme l’agroalimentaire et l’automobile.
Les entreprises concernées pourraient perdre des parts de marché au profit de concurrents locaux ou d’autres pays tiers.
Si aucune solution négociée n’est trouvée, la multiplication des enquêtes et contre-mesures pourrait déboucher sur une guerre commerciale ouverte, avec des répercussions sur l’emploi et la croissance des deux côtés.
Toutefois, des discussions restent possibles pour éviter une détérioration irréversible du partenariat économique.






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