La Chine vient de déclarer la guerre du lait à l’Europe

La Chine vient de déclarer la guerre du lait à l'Europe

La filière laitière européenne se retrouve sous pression après l’annonce de nouvelles mesures commerciales prises par la Chine.

Fromages, lait et crème venus d’Europe font désormais l’objet de droits de douane provisoires, bouleversant les échanges entre les deux continents.

Cette décision, qui cible particulièrement certains industriels français, s’inscrit dans une escalade de tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles.

Les professionnels du secteur, tout comme les institutions européennes, expriment leur inquiétude face à l’impact de ces taxes sur les exportations et la compétitivité des entreprises concernées.

Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir du marché laitier européen.

Contexte et raisons de l’imposition de nouveaux droits de douane chinois

Dans un climat commercial de plus en plus tendu entre la Chine et l’Union européenne, Pékin a annoncé l’instauration de droits de douane provisoires, pouvant atteindre 42,7 %, sur certains produits laitiers européens tels que le lait, la crème et les fromages.

Cette décision fait suite à une enquête antisubventions lancée par la Chine en août 2024, qui accuse l’UE de soutenir excessivement ses producteurs via la PAC, faussant ainsi la concurrence et portant préjudice à l’industrie laitière chinoise.

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Officiellement, les autorités chinoises justifient ces mesures par la nécessité de protéger leur marché intérieur, mais elles s’inscrivent aussi dans une série de représailles face aux restrictions européennes sur les véhicules électriques chinois.

Produits et entreprises concernés par les mesures chinoises

Les droits de douane imposés par la Chine ciblent une large gamme de produits laitiers européens, incluant le lait, la crème, ainsi que les fromages frais et transformés.

Parmi les entreprises spécifiquement visées figurent les géants français Savencia (Caprice des Dieux, Tartare) et Lactalis, mais aussi l’italien Zanetti et le danois Arla.

Les taux appliqués varient selon les groupes : Savencia et Lactalis se voient imposer des droits de 28,9 %, tandis que d’autres industriels européens non nommés sont frappés d’un taux maximal de 42,7 %.

taux par entreprise

Entreprise Produits ciblés Taux de droits de douane
Savencia Caprice des Dieux, Tartare 28,9 %
Lactalis Produits laitiers divers 28,9 %
Zanetti Fromages Variable, jusqu’à 42,7 %
Arla Lait et fromages Variable, jusqu’à 42,7 %
Autres industriels européens Divers produits laitiers Jusqu’à 42,7 %

Ces mesures, effectives dès le 23 décembre, s’ajoutent aux taxes existantes et menacent la compétitivité des exportateurs français sur le marché chinois.

Réactions françaises et européennes face à la décision chinoise

Le gouvernement français a vivement dénoncé l’instauration de ces droits de douane, qualifiant la mesure d’unilatérale et juridiquement infondée.

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Paris, soutenue par la filière laitière, conteste la validité de l’enquête chinoise, estimant que les preuves avancées sont insuffisantes pour justifier de telles sanctions.

« Cette décision chinoise nous met dans une position très difficile. Les droits supplémentaires peuvent réduire nos marges et compliquer nos contrats déjà signés. Nous espérons une réaction rapide de l’Europe pour limiter les pertes. »Claire, 42 ans, directrice commerciale dans l’industrie laitière

Face à l’ampleur de l’impact pour les industriels français, une réunion d’urgence a été sollicitée auprès de la Commission européenne, qui s’est engagée à coordonner une riposte et à défendre les intérêts des entreprises européennes.

Cette mobilisation diplomatique, renforcée lors des récents échanges à Pékin, traduit la volonté de l’UE de s’opposer fermement à ce qu’elle considère comme une mesure de rétorsion commerciale.

Conséquences et risques pour les relations commerciales UE-Chine

L’escalade des droits de douane entre l’UE et la Chine, déjà exacerbée par les différends sur les véhicules électriques, le porc et le brandy, menace d’envenimer durablement les échanges bilatéraux.

Ces mesures risquent d’entraîner une contraction des exportations européennes vers la Chine, fragilisant des filières stratégiques comme l’agroalimentaire et l’automobile.

Les entreprises concernées pourraient perdre des parts de marché au profit de concurrents locaux ou d’autres pays tiers.

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Si aucune solution négociée n’est trouvée, la multiplication des enquêtes et contre-mesures pourrait déboucher sur une guerre commerciale ouverte, avec des répercussions sur l’emploi et la croissance des deux côtés.

Toutefois, des discussions restent possibles pour éviter une détérioration irréversible du partenariat économique.

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Antonin est journaliste spécialisé dans l’économie, les entreprises et les dynamiques du monde professionnel. Après quelques années passées en tant que responsable communication au sein d’un grand groupe industriel, il a choisi de mettre son expérience au service de l’information.

Habitué à décrypter les stratégies, les innovations et les transformations qui animent le tissu économique français, Antonin s’attache à rendre compréhensibles des sujets souvent perçus comme complexes.

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