Les prix de l’électricité vont s’effondrer de plus de 15% en novembre 2025 alors que celui du gaz sera stable et que le pétrole devrait augmenter

Les prix de l'électricité vont s'effondrer de plus de 15% en novembre 2025 alors que celui du gaz sera stable et que le pétrole devrait augmenter

Les marchés de l’énergie continuent de jouer aux montagnes russes. Alors que le prix de l’électricité s’effondre en Europe, le gaz naturel repart légèrement à la hausse et le pétrole brut connaît un bond spectaculaire.

Une dynamique influencée à la fois par des facteurs géopolitiques et par les conditions météorologiques.

Marchés sous tension : la géopolitique reprend la main

Cette semaine, les bourses mondiales sont orientées à la hausse, notamment en Asie, à la veille d’une rencontre cruciale entre Donald Trump et Xi Jinping.

Les investisseurs espèrent un apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, deux acteurs clés du commerce mondial.

La Chine envisagerait de reprendre ses exportations de terres rares, tandis que Washington serait prêt à suspendre la hausse de certains droits de douane à partir du 1er novembre. Un signe d’accalmie qui redonne de l’oxygène aux marchés.

En France, la note souveraine reste stable selon Moody’s, mais la perspective passe de « stable » à « négative », preuve d’une confiance un peu fragilisée dans la solidité économique hexagonale.

L’électricité à prix cassés grâce au vent et au nucléaire

C’est la chute du côté de l’électricité : les prix continuent de dégringoler, avec une baisse de -15,1 % pour novembre 2025. Une situation rare à cette période de l’année, due à une conjonction favorable de plusieurs facteurs.

  • Production éolienne record en Allemagne, autour de 45 GW, soit plus du double des niveaux habituels de fin octobre.
  • Températures plus douces, attendues entre +3 et +4 °C au-dessus des normales saisonnières.
  • Parc nucléaire français en pleine forme, avec une disponibilité exceptionnelle de 53,4 GW.
Cette baisse du prix de l’électricité est une bouffée d’air pour les copropriétés. On espère que cela se traduira vite sur les factures. Claire, 42 ans, gestionnaire d’immeuble

Le gaz remonte doucement, mais les stocks stagnent

Du côté du gaz naturel, la tendance est plus mesurée. Les prix progressent de +1,4 % pour 2026, portés par une consommation européenne en hausse de 6 à 7 % par rapport à l’an dernier.

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Les flux en provenance de Norvège ont légèrement diminué (300 millions de m³/j contre 320 habituellement), tandis que les volumes de GNL reçus en Europe restent stables. Les stockages, eux, stagnent autour de 83 %, freinés par la demande toujours soutenue.

À noter : l’Union européenne vient d’approuver un 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, incluant une interdiction totale d’importation de GNL russe dès le 1ᵉʳ janvier 2027 (soit un an plus tôt que prévu).

Une décision symbolique mais à l’impact limité, puisque de nouveaux projets de GNL verront le jour au Qatar, au Canada ou encore aux États-Unis.

Pétrole : envolée spectaculaire sur fond de sanctions américaines

Le brut, lui, s’envole. En une semaine, son prix a bondi de +7,96 %, porté par le durcissement des sanctions américaines visant les géants russes Lukoil et Rosneft.

Washington a également obtenu de l’Inde qu’elle réduise ses importations de pétrole russe, en échange d’un allègement tarifaire. À cela s’ajoute la perspective d’un accord commercial entre Pékin et Washington, qui dope la confiance des marchés pétroliers.

CO₂ et charbon en baisse : les centrales thermiques au ralenti

Le prix du CO₂ recule de -1,42 %, conséquence directe d’une météo clémente et d’une production éolienne élevée qui réduit le recours aux centrales thermiques.

Le charbon suit la même trajectoire (-1,53 %), confirmant la tendance baissière des énergies fossiles en Europe.

Analyse : un équilibre fragile avant l’hiver

Ces mouvements contrastés traduisent la sensibilité extrême des marchés de l’énergie à la météo et à la géopolitique.

Si la baisse de l’électricité profite aux consommateurs à court terme, elle souligne aussi la dépendance du continent à des conditions climatiques favorables.

L’hiver n’ayant pas encore commencé, la situation pourrait rapidement s’inverser. Une vague de froid ou une tension géopolitique supplémentaire suffiraient à rebattre complètement les cartes.

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Antonin est journaliste spécialisé dans l’économie, les entreprises et les dynamiques du monde professionnel. Après quelques années passées en tant que responsable communication au sein d’un grand groupe industriel, il a choisi de mettre son expérience au service de l’information.

Habitué à décrypter les stratégies, les innovations et les transformations qui animent le tissu économique français, Antonin s’attache à rendre compréhensibles des sujets souvent perçus comme complexes.

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