L’univers du VTC s’apprête-t-il à changer de visage ? En Belgique, Heetch teste un modèle inédit : une coopérative gérée directement par les chauffeurs.
Une initiative qui, au-delà de la frontière, pourrait bien venir nourrir les débats français sur la rémunération et la place des travailleurs des plateformes.
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Un laboratoire grandeur nature en Belgique
Depuis quelques jours, les chauffeurs belges peuvent rejoindre Coop’Heetch, une structure pensée pour rééquilibrer la relation entre plateforme et conducteurs.
Concrètement, Heetch a dissous son entité belge traditionnelle pour laisser place à cette coopérative, où chaque chauffeur obtient un droit de vote et peut participer aux grandes décisions.
L’objectif ? Offrir un modèle plus juste et plus durable, à contre-courant d’un secteur souvent jugé opaque et peu avantageux pour ceux qui le font vivre.
Une commission parmi les plus basses du marché
Le cœur de cette initiative tient dans sa commission dégressive : plus un chauffeur effectue de trajets via Heetch, plus la commission prélevée baisse.
Un mécanisme qui démarre déjà bas, à 20 %, un niveau rare dans le secteur.
À titre de comparaison, les principales plateformes concurrentes prélèvent entre 23,8 % et 25 % en moyenne, avec des hausses ponctuelles pouvant atteindre 35 %.
De quoi rendre le modèle coopératif particulièrement séduisant pour les chauffeurs belges qui cherchent à préserver leur marge.
Quand les chauffeurs deviennent acteurs
Au-delà de l’aspect financier, Coop’Heetch propose une nouvelle gouvernance : chaque chauffeur adhérent peut voter en assemblée générale et influencer le fonctionnement de la plateforme.
Une manière de réintroduire du dialogue, souvent considéré comme absent dans le secteur.
Les chauffeurs deviendront également ambassadeurs de la coopérative auprès des passagers, dans l’idée d’ancrer une culture plus participative et plus transparente.
Un signal envoyé aux géants du VTC… et à la France
Pour Heetch, cette expérimentation dépasse largement les frontières belges. L’entreprise y voit un terrain d’essai pour un modèle potentiellement transférable en France, où la question du statut et de la rémunération des chauffeurs reste au centre des débats.
Ce que cela pourrait changer demain
Si Coop’Heetch s’avère concluant, cette initiative pourrait inspirer d’autres plateformes et encourager une évolution vers des modèles plus collaboratifs.
Les enjeux sont majeurs : meilleure rémunération, gouvernance plus transparente, attractivité renforcée pour les chauffeurs.
Dans un contexte où les plateformes sont régulièrement critiquées pour leur manque d’équité, l’expérience belge agit comme un test grandeur nature.
Elle pourrait, à terme, contribuer à redéfinir l’équilibre entre innovation technologique et respect des travailleurs.
Une chose est certaine : le secteur du VTC, en pleine mutation, pourrait bien entrer dans une nouvelle ère où les chauffeurs cessent d’être de simples exécutants pour devenir de véritables partenaires.




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