Dans la cité-État de Singapour, où chaque mètre carré est précieux, la transition énergétique se construit par des solutions ingénieuses et pragmatiques.
Selon GlobalData, le solaire photovoltaïque devrait devenir un pilier central du mix électrique dans les années à venir, soutenant les ambitions de verdissement du pays.
Singapour : une île confrontée à de fortes contraintes
Singapour cumule plusieurs défis structurels : une superficie limitée, aucune ressource énergétique domestique et une demande électrique croissante.
La climatisation, l’électrification des usages et l’essor des infrastructures numériques pèsent lourdement sur le réseau.
Pour faire face, le pays mise sur ce que le gouvernement appelle les « quatre leviers » : le gaz naturel, le solaire photovoltaïque, les interconnexions régionales et des solutions bas carbone émergentes, comme l’hydrogène.
Dans ce cadre, l’énergie solaire reste la seule option renouvelable pouvant être déployée à grande échelle localement.
Une croissance rapide du solaire photovoltaïque
D’après GlobalData, la capacité solaire photovoltaïque devrait passer de 1,57 GW en 2024 à 5,3 GW d’ici 2035, avec un taux de croissance annuel moyen de 11,7 %.
Cette montée en puissance repose sur des installations diversifiées et adaptées aux contraintes urbaines.
Les principaux leviers sont :
- Les toitures des bâtiments publics et privés.
- Les centrales solaires flottantes, adaptées au manque de foncier.
- Des installations à grande échelle, intégrées aux zones industrielles et portuaires.
Ces projets sont soutenus par des programmes gouvernementaux, comme le Singapore Green Plan 2030 et SolarNova, qui facilitent l’intégration du solaire dans les environnements urbains et la participation du secteur privé.
« Une présence solaire qui devient naturelle »
Le gaz reste au cœur du système électrique
Le gaz naturel continue de représenter 94 à 95 % de la production électrique. Il fournit une énergie pilotable, essentielle pour compenser la variabilité du solaire et garantir la stabilité du réseau.
Les capacités gazières devraient passer de 10,38 GW en 2024 à près de 14,82 GW d’ici 2035, avec une préparation à l’intégration future de l’hydrogène.
Parallèlement, Singapour développe l’importation d’électricité bas carbone depuis ses voisins, pouvant atteindre plusieurs gigawatts, pour diversifier ses sources et renforcer la sécurité énergétique.
Une transition pragmatique et progressive
Selon GlobalData et Mohammed Ziauddin, la trajectoire énergétique de Singapour privilégie le pragmatisme : le solaire photovoltaïque devient la pierre angulaire des énergies renouvelables domestiques, tandis que le gaz, les interconnexions régionales et l’hydrogène garantissent la résilience du système.
Cette stratégie graduelle illustre bien la réalité d’une métropole dense : concilier ambition climatique et sécurité énergétique, avancer pas à pas, sans jamais compromettre la fiabilité de l’électricité.









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